Madagascar, Octobre 2013 (1ère partie)

2 Octobre, Antananarivo

Voilà 2 jours que je suis là, pour préparer des concerts de piano à 4 mains avec Valérie Raveloson, pianiste et directrice du Centre d'Education Musicale Laka, et donner des cours de piano dans le cadre de stages.

Je suis contente d'écrire et de raconter les événements marquants de mon séjour, bien sûr pour toutes les personnes susceptibles d'être intéressées par cette aventure, et pour toutes les personnes qui ont soutenu le projet, qui m'ont encouragée, et qui m'ont aidée en finançant mon billet d'avion. Je ne me sens pas tout à fait seule !...

Donc je remercie encore (sans aucun ordre logique) : Nicole B., Kévin, Jean-Loup, Isa et Pierre-Jean, Ella, Léo, Claire, Carole, Georges R., BB et Bernard, Jo, Stéphane, Nathalie, Sophie T., Yann, Marc, Thierry P., Catherine B., Catherine C., Jean-Baptiste, Catherine et Marc, Loup, Maxime, Philippe R., Marie D., Caroline, Françoise, Marie De L., Frédéric, Chloé G., Fabien, Charlotte, Cathy R., David et Chloé, Juliette et Viviane, Cora, Flo, Guirec Q., Ludivine, Jean-Marie B., Marie-Laure, René C.

Sans oublier l'oncle et la tante de Valérie qui avaient préparé une enveloppe pour mon arrivée à Tananarive, destinée à financer notre quotidien pendant la durée de mon séjour...

Après un peu d'attente à l'aéroport pour obtenir mon visa et récupérer ma valise, un petit passage au bureau de change, un voyage en navette jusqu'à l'hôtel Saint-Laurent (rond-point d'Ambanidia, sud-est de Tana), j'arrive chez Haingo et Alain, couple de Malgaches adorables qui m'accueillent ici à Tana. Ils sont comme ma nouvelle famille depuis l'année dernière, depuis que mon cousin Guillaume s'est marié avec Nanciah, la cousine d'Haingo.

Je m'installe alors chez eux, dans une petite maison qui donne sur des escaliers très calmes ; enfin je m'installe vite fait, c'est-à-dire que je pose mes affaires dans la chambre puis je ressors tout de suite, poussée par la faim, le besoin de marcher et l'envie d'annoncer mon arrivée à Valérie.

Donc j'achète quelques « mofo akondro » (beignets de bananes) en bas de la maison, puis me dirige à pied vers le centre Laka, l'école de musique qu'a créée Valérie, dans le quartier d'Ambondrona.

Je sens bien la ville, mes souvenirs sont frais et je retrouve le chemin instinctivement, mais sans vraiment anticiper ce que je vais trouver au prochain virage...

Je passe sous le tunnel d'Ambanidia, longe le jardin d'Ambohijatovo, puis tourne à droite dans la rue qui monte vers Ambondrona. Je passe devant l'ancien cyber d'Alain, le bar-resto Le Bureau qui fait l'angle de la rue qui monte vers Faravohitra (là il y a une autre salle de cours de Laka avec un piano droit, où je travaille actuellement), les escaliers qui descendent vers le grand marché d'Analakely et vers l'avenue de l'Indépendance (où il y a l'Hôtel de ville et l'Institut Français), le Moonlight Hôtel, le restaurant l'Ile rouge, puis le vendeur de koba (spécialité malgache à base d'arachide, roulée dans des feuilles de bananiers) au bout du petit chemin qui mène chez Valérie, et voilà, je me retrouve devant le petit portail noir.

Mais Valérie n'est pas là, alors je continue ma promenade. Je prends quelques photos quand c'est possible, c'est-à-dire quand je me sens suffisamment en sécurité pour sortir l'appareil. Mon séjour s'annonce très bien, je me sens à l'aise et je réapprends quelques mots de malgache. Je décide de revenir chez Valérie le lendemain matin. Comme elle travaille beaucoup pour la direction de l'école et les cours de piano, j'ai de fortes chances de la trouver chez elle. La sécurité étant incertaine dès que la nuit tombe, vers 17h30-18h, à Tananarive et globalement à Madagascar, je reprends la direction de la maison.

J'arrive chez Valérie mardi 1er octobre vers 9h ; Tovo, sa femme de ménage (qui fait aussi très bien la cuisine!) me reconnaît, me sourit, m'ouvre. Valérie ne tarde pas à rentrer : plaisir de nous retrouver et de réaliser que notre projet est en train d'exister. On se donne quelques nouvelles, on parle de notre planning de répétitions, des dates de concerts, d'une petite tournée éventuelle vers le sud de Tana la semaine du 3 novembre puisqu'elle sera en vacances... Elle m'avoue qu'elle a rarement l'occasion de voyager à Madagascar et qu'elle serait très contente de voyager tout en donnant des concerts pendant les vacances.

Pour le moment, nous présentons notre programme à l'association Mozarteum le mardi 15 octobre au Centre Germano-Malagasy, puis nous jouerons dans la salle Laka de Faravohitra le samedi 19 octobre à 16h, essentiellement pour les élèves et parents d'élèves de Valérie, et le mercredi 23 octobre à 13h à l'Institut Français de Madagascar, dans le cadre des Concerts de midi organisés par Mozarteum.

Nous passons ensuite quelques coups de fil, en prévision de concerts à Antsirabe et Fianarantsoa (vers le Sud, sur la RN7), et nous voilà déjà en train de prévoir des concerts à l'extérieur de Tananarive. Au bout d'un moment, l'envie de jouer devient plus forte que le besoin d'organiser et de planifier : on fait alors notre première lecture du Thème russe de Rachmaninov et de 3 Danses slaves de Dvoràk. On garde le reste (la Sonate de Poulenc, la Petite Suite de Debussy, 3 Danses hongroises de Brahms et plusieurs transcriptions pour piano à 4 mains de thèmes traditionnels malgaches) pour les prochaines répétitions.

Dimanche 6 octobre, Antananarivo

Voilà une semaine que je suis à Tana : l'adaptation et le changement de rythme m'ont un peu fatiguée pendant ces premiers jours, mais je prends mes marques, je travaille mon piano, j'apprends au moins un mot de malgache par jour, je mange du riz, je suis de plus en plus à l'aise en ville (même si je continue d'être prudente dès que je suis seule) et notre programme de 4 mains progresse vite.

Donc tout va bien, la vie est belle, tsara ny fiainana ;)

Samedi 12 octobre, asabotsy, toujours à Antananarivo

Aujourd'hui samedi, jour de repos pour moi : la salle Laka de Faravohitra dans laquelle je travaille habituellement est utilisée toute la journée pour des cours de formation musicale, et Valérie donne des cours de piano de 8h à 18h. C'est donc l'occasion de profiter de la famille, de découvrir d'autres quartiers de Tana (le marché aux fleurs par exemple), de prendre des photos, de faire quelques courses...et d'écrire !

Les concerts approchent ; notre première représentation publique a lieu samedi prochain, le 19 octobre, dans la salle de Faravohitra. Nous avons ajouté à notre programme trois thèmes traditionnels malgaches transcrits par Haja Razakatsara spécialement pour nous. J'enregistrerai ces morceaux, en particulier celui en 12/8 (5 + 7), très typique de la musique traditionnelle, et qui sonne très bien pour piano à 4 mains. Puis le deuxième concert à Tana aura lieu quelques jours plus tard, le mercredi 23, à l'Institut Français de Madagascar.

Donc le planning des prochains jours est bien rempli. Demain, dimanche, après une journée de répétition, nous allons rendre visite à un ami peintre de Valérie, qui souhaite nous montrer ses derniers tableaux. Ce lundi, jour férié pour la première année ici à Madagascar, je travaillerai avec Valérie le matin, puis nous avons rendez-vous à la radio RLI à 13h pour annoncer le concert de l'IFM. Mardi matin, nous présentons notre programme à l'association Mozarteum, puis nous continuerons à travailler jusqu'à samedi.... Nos pistes à Antsirabe et Fianarantsoa se concrétisent, il ne reste plus qu'à fixer des dates et finaliser les conditions. L'essentiel est là, nous avons trouvé des personnes intéressées par notre proposition, et des pianos.

De chouettes projets, de belles rencontres en perspective, et c'est un plaisir de partager ces expériences ici.

J'en profite pour vous remercier de vos pensées, encouragements et énergies qui nous portent et rendent cette aventure possible.

Merci et à très bientôt ! Misaotra betsaka dia mandra pihoana !